Certaines personnes s’excusent parfois d’être hypersensibles, hypersensitives ou réactives, et font le constat que cet état leur pose problème au quotidien. Elles aimeraient que, de temps en temps, les choses « glissent » un peu plus sur elles et qu’il y ait moins « d’accroche » systématique. Aussi, ces personnes peuvent réagir vivement aux observations- critiques -conseils, dont l’intention de départ n’était pas hostile, et leur donner plus d’importance qu’ils n’en avaient… En tout cas, la remise en question est immédiate, le sentiment d’infériorité exacerbé, la blessure narcissique réouverte.
Mais pourquoi certains détails impactent tant l’individu hypersensible ? Pour différentes raisons liées au développement psychoaffectif de chacun :
– un environnement qui n’a pas donné confiance en soi, qui a pu confondre ce que l’enfant était et ce que l’enfant faisait et lui laisser entendre, qu’en cas d’échec, il avait, en tant qu’individu, beaucoup moins de valeur,
– le développement d’idéaux très « hauts » et difficiles à atteindre, tout écart entre la réalité du résultat et ce qui devait être atteint, fait souffrance et engendre un sentiment d’infériorité ou d’imposture,
– vouloir à tout prix répondre à une demande (parentale) qui n’est pas légitime, car elle tient pas compte de la singularité de l’enfant, de ses désirs, de son immaturité du moment, et qui laisse sur ses épaules, une mission qui ne lui revient pas.
Ces différents exemples mettent sur la piste d’un sujet mobilisé à faire plaisir, à atteindre le but que l’environnement lui a donné, à mettre un point d’honneur à l’excellence, à supporter difficilement les écarts, les jugements de valeur, l’idée d’échec: l’enjeu est d’éviter la déception du parent, donc la dévalorisation de soi, et en fin de chaine, le désamour qui pourrait en résulter…