Le fantasme du sauveur

Le fantasme du sauveur en amour peut être masculin comme féminin, il n'y a pas de sexe pour le sauvetage ! Ce fantasme-là s'incarne dans un scénario à trois personnages : une personne qui sauve, une personne à sauver, une personne de laquelle sauver une autre. A l'origine de ce scénario, il peut y avoir différentes sources narcissiques et objectales. Se sauver soi-même (l'enfant que l'on a été) en sauvant quelqu'un (un conjoint) et par là, faire la preuve d'être meilleur que l'Autre (le parent défaillant, le parent qui n'a pas entendu, aimé, protégé, etc) et renverser la polarité passif (enfant qui subit) / actif (adulte qui agit) ; Sauver un conjoint (le ou la partenaire, l'amant, la maîtresse) peut fantasmatiquement renvoyer au fait de sauver la mère de sa relation au père ou inversement, et par là, faire la preuve d'aimer la mère ou le père mieux que le père ou la mère ne l'a fait...il s'agit ici d'enjeux oedipiens qui se réactualisent.

Maintenant, il faut s'interroger sur le désir de chacun des protagonistes dans le scénario adulte actuel : Quelle est la demande effective et affective du ou de la partenaire ? Comment et pour quelles raisons le fantasme est-il partagé par les deux parties ? Et pour combien de temps ce fantasme est-il partagé ? Et quand l'une des deux ne désire plus sauver ou être sauvée...? Quand le sens du fantasme tombe, que fait-on ? Il s'agit ici de travailler psychiquement le "deuil" d'un rôle que l'on a endossé, il s'agit de renoncer à ce rôle parce qu'il n'apporte plus de bénéfices à la vie adulte et qu'il est temps de faire autrement.

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