La compréhension de soi et de son fonctionnement psychique
L’intérêt premier de la psychanalyse n’est pas de se connaitre ou de se comprendre au sens intellectuel du terme, mais plutôt de trouver une voie pour soulager sa souffrance à un moment précis dans la vie, où les forces s’abattent sur soi et où l’énergie n’y est plus pour faire face. La psychanalyse n’est pas un travail (uniquement) cérébral, pourtant c’est souvent ce que les patients pensent ! Bien au contraire, c’est un travail qui engage tout l’être, physiquement et psychiquement, le travail du divan remue tout l’être, des sensations physiques peuvent même être ressenties dans le corps (fourmillement léger par exemple).
Le travail analytique permet alors, par ricochet au fait de trouver une voie d’allègement pour la souffrance, le fait de mieux se connaître et d’apprendre à composer avec ce que l’on est et aussi d’apprivoiser de nouvelles façons de faire dans le réel. En effet, mettre à jour les désirs inconscients, les bénéfices secondaires d’une situation qui ne faisait que se répéter, les impasses longtemps entretenues, permet de leur donner du sens et d’abandonner enfin ce fonctionnement, pour s’autoriser à être et à faire autrement dans l’actuel. C’est une transformation possible qui nécessite d’aller au bout de ce qui est à « pleurer », de réaliser certains deuils, de panser des blessures.
L’amélioration de la relation à soi-même et aux autres
La psychanalyse permet en effet d’améliorer la relation que l’on peut entretenir avec soi-même, de se sentir bien avec soi-même, de pouvoir jouir de ces moments où l’on existe par soi, pour soi, c’est un versant narcissique positif en quelque sorte. En conséquence, le fait d’avoir pacifié en soi certaines relations anciennes, permet au quotidien d’être présent à soi et aux autres, de manière plus qualitative, plus investie, plus « pleine ». C’est apaisant, en famille par exemple, de ne plus régler ses comptes sur le conjoint ou les enfants, mais d’avoir fait le travail en séance, et de pouvoir vivre les relations actuelles, sous l’angle de l’individu que l’on est devenu, et plus sous l’angle du sujet blessé, abandonné ou frustré.
L’apaisement des souffrances psychiques
La psychanalyse permet d’apaiser les souffrances psychiques, non pas en les évitant, en les intellectualisant ou en les rationnalisant, mais en leur reconnaissant leur potentiel de charge affective et la réalité psychique de ce qu’elles ont entraîné comme conséquences dans la vie d’un individu. Donner du sens à ce qui nous a fait souffrir n’enlève pas la réalité de ce qui s’est passé, mais permet de regarder ce qui a eu lieu – et aussi ce qui n’a pas eu lieu qui nous a fait souffrir d’une manière différente, par l’excès ou par le manque – sous différents angles, d’apprivoiser, avec l’aide d’un professionnel, la charge en question, de la décortiquer en quelque sorte, pour en saisir tous les nœuds, les aspects positifs-négatifs, les limites ou les bénéfices aussi, afin de s’en affranchir et de la dépasser. C’est un temps de rencontre avec ce qui a fait la charge à un moment donné, le sujet y revient une 2eme fois, pas pour souffrir, mais pour que cette fois, par le biais du travail analytique, il puisse donner une autre issue à ce qu’il a ressenti comme une charge à une période donnée de sa vie, qu’il puisse « transformer l’essai » en quelque sorte.
La reconnaissance et l’acceptation de toutes ses émotions
La psychanalyse est un outil en effet, c’est l’outil analytique que le psychanalyste utilise. Certains disent « qu’ils n’y croient pas » ! Tant mieux, car la psychanalyse n’est pas une religion et le psychanalyste n’est pas un prêtre, ni un juge, ni un conseiller. Le but n’est pas de « redresser un comportement » qui ne conviendrait pas ou de « maitriser ses émotions » ou encore de « gérer ses émotions négatives ».
On « n’apprend pas à gérer » ses émotions en psychanalyse, mais c’est une chose importante que de prendre conscience d’en ressentir, qu’elles ont le droit d’exister, d’être ressenties, d’être partagées auprès de quelqu’un qui va les accueillir pour ce qu’elles sont. C’est par ce travail d’entrée en contact et de reconnaissance de ses émotions par le biais de la personne du psychanalyste, que le sujet les apprivoise, les accepte en lui, qu’il ne culpabilise pas de les ressentir. Donner du sens à ce que chacun ressent permet par ailleurs de « dégonfler » ou de « décharger » la charge affective reliée à une situation, de faire tomber en quelque sorte les enjeux inconscients qui étaient cachés derrière ; une fois le sens livré, il n’y a souvent plus de raison valable de poursuivre dans une voie qui ne convient plus.