Sexothérapie à Lille

Les troubles du désir et de l’excitation sexuelle

Les troubles du désir et de l’excitation sexuelle n’évoquent pas la même réalité : on peut se trouver exciter par une situation, des images, un contexte particulier, c’est de l’ordre du « quantitatif ». Il y a une certaine quantité d’excitation qui se manifeste dans le corps et le psychisme, qui cherche à trouver satisfaction et décharge dans un temps court. Le désir, lui, est justement « convoqué » dans le couple, pour que l’excitation perdure dans le temps et qu’une relation sexuelle (mais aussi l’ensemble de la relation de couple finalement) soit ressentie comme satisfaisante, et non pas juste comme une occasion de décharge de tension…Les conjoints en sexothérapie vont pouvoir alors s’interroger, par exemple, où en sont-ils du désir qu’ils ressentent l’un pour l’autre ? A quoi cela conduit-il, dans le couple, quand l’exercice d’une pratique sexuelle particulière prime sur le fait de partager un moment de plaisir avec l’autre – peu importe la pratique ?

Par ailleurs, les troubles du désir et de l’excitation sexuelle dans le couple sont à interroger dans la temporalité de ce couple : Depuis quand les conjoints savent-ils que ce symptôme sexuel leur pose problème ? Aussi, il est important de situer la difficulté dans son contexte particulier : ce trouble du désir fait-il suite à un évènement particulier : accouchement, parentalité et rôles parentaux en conflit avec les désirs, stress, problèmes professionnels ou familiaux ? A quel moment se situent les conjoints dans leur vie de couple (usure du couple par ex) ? Quelles sont les modalités de leur sexualité (séduction, préliminaires, sexe génital, anal, oral, échangisme, pornographie, masturbation, etc.) ? Quelles conceptions le conjoint a-t-il de son propre sexe, du sexe du partenaire, de la fonction reproductrice, des conduites sexuelles ? Quels sont les fantasmes érotiques de chaque conjoint ? Il n’y a pas une explication toute faite aux troubles du désir dans le couple, le symptôme est créé en rapport avec l’historicité du couple, l’existence de conflits larvés qui trouvent à se régler dans l’intimité, les évènements actuels et passés, mais aussi avec la construction psycho-affective, identitaire et sexuelle de chacun.

Les troubles de l’éjaculation

Les troubles de l’éjaculation, la frigidité ou l’impuissance questionnent l’individu de plusieurs manières : il est questionné sur son rapport à l’autre (par ex, qu’est-ce qui fait qu’avec cette partenaire-là, le conjoint souffre d’éjaculation précoce ? Est-ce que la relation sexuelle avec ce/cette conjointe a toujours existé comme cela ?), sur le rapport à soi-même (l’individu constate qu’il souffre du même symptôme avec des partenaires différentes). Il est intéressant de se questionner sur la temporalité, depuis quand le symptôme existe-t-il comme cela ? Quelle est la place de la masturbation dans la vie de chaque conjoint ? Quelles conceptions le sujet a-t-il de son propre sexe et du sexe opposé ? Quels sont les fantasmes érotiques de chaque conjoint et comment le couple communique-t-il sur ces sujets ?

Les troubles de l’orgasme

Les troubles de l’orgasme féminin : Il s’agit tout d’abord de comprendre la nature du trouble orgasmique, est-il primaire ou secondaire (A-t-il toujours existé ou caractérise-t-il un moment particulier dans la vie de cette femme ?) ; S’agit-il d’une anorgasmie totale ou partielle (l’orgasme est possible par caresses, par masturbation, mais pas par pénétration, par exemple) ? Les troubles de l’orgasme féminin questionnent plus la femme sur le contexte émotionnel et affectif de la relation au partenaire, que sur la nature de la stimulation ou prestation sexuelle du partenaire/du couple. Les troubles de l’orgasme conduisent à s’interroger sur différents points : Quelle est la nature de l’attachement au partenaire – est-il possible d’être en sécurité avec ce conjoint ? Est-ce qu’une relation d’emprise ou de contrôle limite la femme dans son désir de lâcher-prise ? Est-ce que le sentiment de culpabilité par rapport au plaisir retiré est en question ? S’agit-il d’exigences, de performances à atteindre, un idéal, qui bloquent la femme dans l’accès à l’orgasme ? Quelle image a-t-elle d’elle en tant que femme ? A-t-il été question d’abus sexuels dans la vie de cette femme ?

Les douleurs sexuelles peuvent correspondre, chez la femme, aux douleurs pelviennes ou du fond vaginal, lors de pénétration vaginale profonde ou dès l’intromission du pénis. Il sera important d’en rechercher les causes médicales potentielles (endométriose, infections, fibrome, cystite, fibromyalgie par exemple) avant toute chose. Chez l’homme, les douleurs peuvent survenir suite à l’éjaculation, avec des variations par rapport à l’intensité, la durée et le lieu de la douleur. La femme peut souffrir également de vaginisme, soit de l’impossibilité de permettre une pénétration, malgré le désir d’avoir une relation sexuelle avec le partenaire. Les douleurs sexuelles conduisent souvent les partenaires à éviter les rapports sexuels, à anticiper et à craindre les douleurs à venir, entretenant alors la fermeture des échanges. En sexothérapie, il s’agira, entre autres, de questionner chacun sur la temporalité du symptôme, sur les représentations respectives du sexe de l’autre, sur les conflits latents relatifs au désir de chacun de vivre dans ce couple-là.

Les addictions sexuelles et les comportements compulsifs sont sources de nombreuses souffrances chez un individu, qui est convaincu de ne pas pouvoir s’en passer mais aussi de savoir que la solution trouvée le plonge dans l’abîme. Les addictions sexuelles se combinent souvent à d’autres addictions, elles ne sont pas isolées (alcool, drogues, risques extrêmes, etc.). Le rapport au sexe est ici envahissant, incontrôlable, il met en danger l’individu, aussi bien dans sa vie professionnelle que conjugale ou sociale. Le sexe est la priorité malgré les souffrances. L’addiction sexuelle conduit l’individu à répéter et à rechercher sans cesse des occasions de rapports sexuels, afin de réduire l’angoisse, l’anxiété, la honte, l’abandon, le sentiment de vide ou de dépression qu’il ressent trop fortement. L’addiction sexuelle parle plus de besoins à satisfaire, que de désir de l’autre ; c’est une façon de décharger de trop grandes quantités de tension, impossible à élaborer psychiquement. L’addiction sexuelle caractérise un individu fragile ou « limite », que les carences affectives et relationnelles ont laissé dans une souffrance d’abandon telle, qu’il lui faut se défendre de tout lien d’attachement.

Il existe un questionnaire pour évaluer si un individu se trouve en addiction sexuelle, c’est le Test de CARNES. Différents modèles de ce test existent sur internet, à réaliser de manière gratuite et anonyme. Il est utile pour un patient qui constaterait se trouver dans cette situation, d’utiliser ce test comme un premier pas vers une recherche d’aide, vers une thérapie possible afin d’alléger les souffrances qui caractérisent l’addiction.

La fréquence des séances

En individuel, la sexothérapie peut être envisagée comme la thérapie individuelle, soit 1 fois par semaine, ou 1 fois tous les 15 jours. En couple, la sexothérapie peut être proposée toutes les 2 ou 3 semaines, voire 1 fois par mois.

La posture du thérapeute et son écoute bienveillante

Le thérapeute en sexothérapie analytique accueille le(s) patient(s) avec bienveillance, tact, neutralité et confidentialité.

En sexothérapie de couple, les deux conjoints sont reçus en même temps, il s’agit de pouvoir s’entendre et de cerner comment une problématique commune est vécue par deux personnes différentes. Il est important de s’exprimer spontanément et de ne pas censurer tel ou tel aspect de sa sexualité, l’idée étant de « jouer cartes sur table » afin de trouver des solutions ensemble.

Lever les blocages pour vivre une sexualité épanouie

En sexothérapie analytique, il n’y a pas d’exercices pratiques à mettre en place entre deux séances, le professionnel ne conseille pas sur un mode opératoire qui serait à suivre pour retrouver une sexualité épanouissante, mais plutôt guide les conjoints, afin qu’ils puissent se donner les moyens psychiques d’accéder à la sexualité qui leur convient. Le travail étant de lever les blocages inconscients qui pèsent sur chacun, en fonction du couple qu’ils forment, mais aussi en fonction de l’individu que chacun est. Il s’agit aussi de se poser certaines questions : Faut-il retrouver la sexualité du passé (et donc de quel temps du couple parlons-nous) ? Qu’avait-elle d’idéal – puisque l’un des deux au moins souhaite y retourner ? Comment serait-il possible de vivre aujourd’hui la sexualité qui correspond à celui que chacun est aujourd’hui (avec toutes les expériences traversées jusqu’alors) ? Est-ce qu’un changement ou une évolution dans la sexualité correspond à une déception ou une frustration chez l’un ou l’autre ?

L’amélioration de la qualité de vie sexuelle

La sexothérapie permet d’améliorer la qualité de vie sexuelle d’un couple ou d’un individu, puisqu’elle libère des conflits inconscients et des blocages qui pesaient sur l’exercice de cette fonction si importante. Elle permet également de mettre à jour des perceptions ou des représentations, qui alourdissaient, modifiaient l’image que chacun se faisait de l’autre. Il y a un gain en termes de confiance en soi, d’affirmation de son identité sexuelle, de ses désirs et de ses fantasmes sexuels.

L’acceptation de soi et de son corps

La sexothérapie analytique permet de réunifier corps et esprit, et donc de ne plus séparer sexualité et sentiments. Il est courant d’entendre que l’on désire là où l’on n’aime pas forcément (le corps est engagé, mais pas les sentiments), et que l’on aime là où l’on ne désire pas forcément (il y a des sentiments, mais charnellement il n’y a pas de désir), c’est difficile parfois de faire converger ces deux courants, tendre et sensuel, sur le même partenaire. En conséquence, cela signifie que la sexothérapie analytique permet d’améliorer la vie sexuelle, en n’ayant plus besoin de cliver le corps et la psyché, mais de pouvoir vivre, en une unité, des sentiments et des désirs à l’égard d’un Autre.

La gestion des émotions et des pensées liées à la sexualité

La sexothérapie permet de mieux gérer les émotions et les pensées liées à la sexualité, dans le sens où parfois la sexualité peut être vécue comme envahissante, obsédante, addictive, comme absente ou défaillante. Elle questionne l’individu dans le sens du « trop », du « pas assez », du « pas normal », du « pas satisfaisant », etc. Autant de représentations de la sexualité que d’individus ! La séance permet en effet d’exprimer ouvertement les émotions et les pensées relatives à la sexualité : ce que chacun en attend en termes de valorisation, d’identité en tant qu’homme ou femme, si la sexualité pratiquée génère des frustrations, des gratifications, et dans quelle proportion, supportable ou pas ? Est-ce que la sexualité dans le couple est source de confirmation narcissique, de contraintes ou d’obligation, d’intrusion, d’angoisse, de déception, de honte, etc. ?

S’exprimer autrement par la sexualité 

La sexualité étant une modalité d’expression d’une personne, il ne s’agit pas tant d’adopter de nouveaux comportements sexuels grâce à une sexothérapie, mais plutôt de se donner les moyens de vivre la sexualité qui nous convient.

Vivre sa sexualité d’une manière satisfaisante signifie que cette sexualité-là correspond à ce que chacun souhaite vivre, seul ou avec un conjoint consentant, dans les limites imposées par la Loi, c’est-à-dire une sexualité sous diverses formes, à l’exclusion des paraphilies comme la pédophilie, le viol, l’inceste ou la cyber pédopornographie qui mettent en péril l’intégrité d’un enfant ou d’un autre adulte non consentant.

La sexualité n’est pas « normée » ou « standard », avec un mode opératoire à suivre pour être conforme. Il s’agit pour une personne de pouvoir être épanouie dans sa sexualité et de pouvoir combiner diverses formes de cette sexualité dans une relation sexuelle avec un partenaire qui le désire également.

Eléments clés de la sexothérapie 

La sexothérapie analytique accueille une personne en séance durant 50 min, et deux conjoints durant 1h15, dans un climat bienveillant, neutre et confidentiel. Le point de départ de la thérapie est variable : des troubles sexuels divers, des douleurs pendant les rapports sexuels, des questionnements sur les pratiques sexuelles, sur l’identité sexuelle, etc.

Le sexothérapeute accompagne le(s) conjoint(s) dans la compréhension des troubles sexuels actuels, en s’appuyant sur l’histoire personnelle, sur la construction de la sexualité, sur les évènements significatifs et sur les fantasmes qui soutiennent la sexualité de chacun.

La sexothérapie analytique invite chacun à s’exprimer librement et spontanément sur le contenu de sa sexualité, afin d’en analyser ensemble les modalités et les mécanismes, afin de lever les blocages qui l’inhibent ou la déprécient, et donc de gagner en satisfaction et en confiance en soi.

Faire l’expérience de la sexothérapie

La sexothérapie analytique est une expérience enrichissante où une personne part, seule ou en couple, à la découverte de sa part intime. Et quelle part de l’intime de soi sera partagée ? Dans quelles modalités ou circonstances ? Et quel en sera le prix psychique ? La relation sexuelle épanouissante repose sur une rencontre avec un Autre que soi, pour ce faire, il est important de « dégager » au mieux le chemin de chacun, le rendre le plus « praticable » possible. Il appartiendra ensuite à chaque couple de faire de ce chemin une promenade, une randonnée, une escalade, un voyage au long cours…