Une nouvelle étape de vie pour la femme s’annonce avec la ménopause : quels remaniements, corporels et psychiques, entraine-t-elle ?
Il est vrai que la femme traverse ce temps des deuils, ne plus être une jeune femme ou une jeune mère, de nouveaux investissements libidinaux sont à gagner et une identité féminine continue de s’écrire. Le réel biologique entraîne des remaniements du côté du maternel et du féminin érotique. La femme rencontre une nouvelle fois l’expérience de la perte, le deuil de la maternité, mais pas celui du féminin ou de la féminité pour autant ! L’impossibilité de procréer peut pourtant parfois conduire à une blessure narcissique, une castration qui viendrait contaminer le sexe érotique de la femme, qui se questionne sur comment être une mère, une femme maintenant ?
La féminité persiste tout au long de la vie évidemment, ce qui existe bel et bien, c’est aussi l’intemporalité du désir au féminin.
L’image corporelle féminine change ou peut se trouver fragilisée, et en parallèle il ne faut pas oublier la réalité du conjoint masculin. La femme peut penser que le passage et les marques du temps sur elle, sont les raisons motivantes du démon de midi du partenaire… Quand elle est persuadée que c’est l’usure du corps qui est le responsable, elle peut être tentée de baisser les bras et de ne plus se faire l’objet du désir de l’autre. Si l’homme défaillit, c’est que ses charmes à elle, diminuent, pense-elle…
Par ailleurs, la ménopause permet à la femme de dégager son corps de celui de sa mère, de faire le deuil de ce que la mère n’a pu lui donner, de renoncer à la mère « archaïque » qui s’incarnait dans certaines problématiques (anorexie-boulimie, frigidité, stérilité psychique, etc.), tout cela peut, ne plus avoir sa raison d’être. Avoir accès à une jouissance sexuelle proprement féminine, un vagin libéré de l’utérus maternel enfoui en elle, une jouissance possible qui avant était difficile à accepter du conjoint.
Annie ANZIEU dit à toutes les femmes : « Tu n’es plus celle que tu as été au fil des heures. Mais le regard de la vie rencontre toujours la femme »…