Il arrive qu’en fonction de ce qu’une personne a vécu, qu’elle se dise qu’elle ne veut absolument pas ressembler à tel parent… et que plus tard, elle sera différente et agira autrement de ce qui a existé par le passé. Souvent, beaucoup d’énergie est dépensée pour se décaler le plus possible de la personne à qui l’on ne veut pas ressembler, en déployant de nombreux mécanismes de défense qui coûtent cher avec le temps.
Il est vrai que chacun se construit en s’identifiant à ses parents, et que le jeu des identifications est complexe : tels traits empruntés à la mère, au père, telles limites et telles angoisses propres aux parents, telle vision du monde plus ou moins négative, le féminin et le masculin, la passivité et l’activité de chacun des deux, etc… – auxquels s’ajouteront la constitution de départ de chaque individu et les expériences qui l’auront forgé tout au long de sa vie ; l’alliage sera tellement singulier !
Vis-à-vis de cette figure parentale, il y a du rejet, de l’hostilité, mais aussi la souffrance de ne pas pouvoir s’identifier à une figure parentale estimée, vaillante, valable. L’individu peut ressentir l’identification à ce parent comme un danger, une menace pour lui-même et chercher à se construire en opposition à, en réaction à. C’est à chacun de faire le tri entre ce qu’il garde et qui provient de l’héritage parental et ce qu’il laisse et qui reviendra au seul parent.
Cela signifie qu’une évolution existe dans la façon de voir le parent, d’une image archaïque négative ou abîmée, une autre image se fabrique, plus nuancée, faillible et humaine. Et ce n’est pas forcément l’autre qui change, c’est le regard que l’on porte sur l’autre et sur soi, qui se transforme.
Il est important de relativiser l’idée de ressemblance, on ne répète jamais à l’identique ce que le parent a vécu ou a fait vivre à sa famille, il y a toujours de l’inédit dans ce qui se joue dans la vie de chacun, dans comment chacun se positionne dans sa vie.
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