La pandémie a entrainé de douleureuses situations de relation à distance dans les couples et dans les relations humaines et laissé des séquelles quant à la manière d’appréhender ces relations. Ce qui était certainement latent dans la manière dont les personnes se rencontraient et envisageaient une relation suivie (ou le couple) ne fait que se confirmer aujourd’hui, la distance occupe une grande place ! La distance en question peut être interrogée sous plusieurs angles : Parle-t-on de distance dans une relation de couple déjà existante et s’appuyant sur plusieurs années de vie commune – les évènements de la vie les amenant à s’organiser autrement pour un certain temps ? S’agit-il de personnes qui ne se sont jamais rencontrées et qui entretiennent une relation par visio, téléphone ? Ou encore de personnes qui se rencontrent physiquement de temps en temps et en visio au quotidien ? Comment chacun s’organise avec la relation à l’autre, quelles sont les conditions les plus acceptables pour chacun ?
Comment chacun vit-il avec sa réalité psychique – c’est-à-dire ce qu’il imagine, ce qu’il fantasme, ce qu’il projette – et avec la réalité concrète – c’est-à-dire la rencontre avec un autre différent de soi, dont une part échappe, qui dispose de son libre-arbitre et de son imaginaire – ? Comment concilier les deux dans une relation ? Quelle place la distance occupe-t-elle dans l’articulation entre « ce que je rêve ou imagine » et « ce que je vis dans le réel » ? Quel sens a cette distance ?
La distance protège-t-elle des limites (on doute de la relation par ex.) que l’on ressent chez soi à engager plus d’énergie dans cette relation ? La distance permet-elle, après différentes expériences de couple, de garder une limite entre vie privée du couple et vie familiale avec les enfants (suite à un divorce par exemple) ? La distance protège-t-elle des angoisses que la vie au quotidien évoque ou provoque ? Quelle part de la relation se suffit de la distance, quelle part nécessite la rencontre véritablement ? Que feront les deux partenaires de l’écart constaté entre ce qu’ils imaginaient et ce qu’ils y trouvent vraiment ?
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