En chaque individu existe un sentiment d’abandon, d’intensité et d’origine différentes. L’individu abandonnique est celui qui ressent un fort sentiment d’abandon, une angoisse d’abandon, qui a pu être un fait réel ou bien vécu comme tel. La personne abandonnique voit tout à travers le filtre de l’abandon vécu ou redouté.
Le sujet abandonnique a pu être frustré de soins attentifs, affectifs, de l’amour de ses parents ou de croire l’être. Il se trouve en forte insécurité affective et dans une attente avide de l’autre ; il s’agit ici des besoins primaires qu’il cherche à faire combler ou satisfaire par autrui.
L’absence ou le défaut fondamental qu’a occasionné l’environnement familial sur l’enfant est vécu de manière douloureuse, il réagit fortement au manque sous forme d’angoisse, de dépréciation, de mauvaise estime de soi, d’agressivité, de reproches à l’égard de l’autre qui lui a fait défaut, et envers lui-même.
Dans le couple, le sentiment d’abandon peut faire rage, lorsque le conjoint s’absente, physiquement ou psychiquement de la relation, des preuves ou des mises à l’épreuve seront attendues de lui, pour qu’il fasse la preuve de son attachement véritable, sous peine de déclencher insécurité, rage et vide.
L’attitude abandonnique pourra s’illustrer de différentes manières : de façon positive, en donnant beaucoup aux autres et en attendant beaucoup en retour ; de façon négative, en se coupant des autres par anticipation de la déception qu’il est certain de ressentir face à l’abandon prévisible…
L’abandonnique provoque souvent par son attitude, ce qu’il redoute le plus : l’abandon.
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