Qu’est-ce qui fait qu’un individu considère que la relation de couple, dans laquelle il se trouve depuis un certain temps, lui fait mal et qu’il pense ne pas pouvoir en sortir ?
L’Autre est investi d’une certaine puissance, d’une certaine volonté ou encore d’influence, l’individu pense devoir s’y opposer, s’y soustraire, y adhérer ou encore s’y soumettre.
Dans tous les cas, rien n’indique à l’individu qu’il ait la possibilité de s’affirmer, de s’affranchir, de faire autrement, avec ce conjoint.
Mais qu’est-ce qui empêche un individu de décider, pour lui-même, de ce qui lui semble juste ? La résurgence de la relation parentale transférée sur ce conjoint est en question ici. Le conjoint revêt le rôle de celui qui est responsable de tout (dans l’Absolu), qu’il faut satisfaire, contre qui il faut revendiquer, celui dont il faut contrôler le comportement, etc.
Des enjeux affectifs anciens cherchent à se règler sur la scène actuelle du couple, et cachent évidemment des bénéfices secondaires pour l’individu.
Tant que l’Autre est tenu pour responsable des limites du couple, du mal être occasionné, du contrôle, le conjoint, lui, ne l’est pas ou beaucoup moins ; Tant que l’Autre est considéré comme celui par qui le mal arrive (infidélité, malveillance, mensonges), le conjoint se trouve « innocent », « trompé », « victime » ; entretenir l’Autre dans ce rôle-là (celui qui fait mal) permet de justifier à un moment donné que l’individu pourrait « se venger », retourner la polarité à son avantage, avoir le dessus cette fois-ci.
Le cercle vicieux de la relation de souffrance n’en finirait pas ; ce n’est ni bien, ni mal, il s’agit juste de savoir si cela convient aux deux conjoints ?
La consultation psy pemet, dans un 1er temps, de reconnaître à l’individu la position « passive » qu’il a occupé par rapport au conjoint (et de nuancer cette passivité) et ce qu’il a subi ; Dans un 2nd temps, il est question de remettre à sa juste place le conjoint et d’analyser les représentations, les attentes et fantasmes projetés sur lui, d’en saisir les enjeux affectifs, pour pouvoir se positionner autrement dans cette relation ou une autre à venir.
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