Il est intéressant d’interroger la vie du couple dans ses différents espaces-temps : celui du quotidien, du week-end, des vacances à deux ou encore des vacances familiales.
Et alors, comment les interactions entre les conjoints circulent-elles en ces différents lieux ? Certains diront qu’ils se sentent plus détendus, soulagés d’être extraits de leur quotidien et de leurs obligations ; D’autres – par anticipation du retour certain à la réalité, n’arriveront pas à lâcher prise pour ce temps déterminé ; Certains diront qu’il existe comme un « clivage » entre le temps du quotidien et le temps, justement « hors-temps » des vacances, comme si l’un ou l’autre était différent à ce moment-là.
Mais qu’est-ce qui serait différent ? Il est question d’image de soi et d’image que l’on se fait de l’autre, dégagées des scènes de vie et des rôles trop familiers ; le temps des vacances, c’est se permettre d’exister pour un temps, ailleurs et autrement, d’accepter de se laisser surprendre par la rencontre – une culture, une cuisine, une facette inattendue du conjoint, un désir spontané « d’être » ensemble, « d’être soi » aussi.
Les vacances, c’est aussi le départ, le voyage, le mouvement, sur lequel chacun projette une attente de transformation -quelle qu’elle soit, il y a l’idée d’en revenir différent, individuellement, en couple ou en famille. C’est une promesse en quelque sorte.
Certains souhaiteront séjourner et réitérer les vacances au même endroit, d’autres préfèreront innover et changer de destination ; Entre fantasmes de continuité ou de prolongement des temps anciens et fantasmes d’inédit, une large palette d’états d’âme se dessine : Est-on le même, est-on différent, loin de chez soi ? Quelle partie de soi souhaite-t-on (re)trouver ? Puis-je être différent au même endroit ?
Il est certain que, quelle que soit la destination, un temps est passé qui ne nous permet plus de revenir au même endroit ; La roue a tourné pour le couple, pour soi-même, il faudra de toute façon inventer avec ce que l’on a été et ce que l’on est.
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