Le couple face à la stérilité engendre de nombreuses souffrances, interrogations, deuils, chez chacun des conjoints, et cela pour des raisons propres à chacun. De quelle infertilité s’agit-il ? Quel diagnostic médical a-t-il été posé : la cause de la stérilité est-elle identifiée clairement ou pas ?
Le couple face à la stérilité passe par différentes étapes, le désir d’enfant, l’attente et les questionnements qui surgissent, les examens médicaux, l’annonce des résultats, les réactions de chacun, les solutions médicales et techniques proposées, la pertinence du choix envisagé, etc… autant de jalons sur ce parcours éprouvant du désir d’enfant : « Faut-il tout tenter pour ne pas avoir de regrets ? », « Jusqu’où faut-il aller ? », « Est-ce bien raisonnable ? »
Bien qu’adhérant tous les deux au projet de PMA, il est parfois difficile pour la femme de percevoir que son conjoint ne souffre pas de la même manière qu’elle de l’absence de l’enfant et que le parcours médical qui s’annonce n’est pas investi de la même manière ; des rancoeurs – à exprimer, peuvent surgir à ce sujet : « Tu ne le veux pas autant que moi », « Tu ne fais pas tout ce qu’il faut », etc.
Le couple est mis à mal car la procréation devient sa préoccupation majeure, alors que lorsque le couple s’unit, c’est déjà pour penser à lui, au plaisir pris ensemble, pas (encore) à l’enfant.
L’homme infertile peut se sentir dévalorisé, dans sa virilité et sa capacité de transmettre, inutile ou incompétent, avoir du mal à exprimer sa tristesse et ses angoisses ; il sera possible d’exprimer ce vécu douloureux et d’élaborer les représentations psychiques de ce qui se présente comme « traumatisme ».
De même, la femme infertile peut attribuer (dans l’imaginaire) sa stérilité au destin, à une incapacité, à une faute, etc, il sera possible d’interroger les angoisses, les fantasmes liés à la grossesse et aux organes de reproduction, à la maternité et au féminin, à la relation mère-fille, au choix de ce conjoint en tant que père et amant.
Photo de Olya Kobruseva