Face à la décision d’avorter, ressentie comme choisie, comprise, subie, cachée, culpabilisée ou encore jugée, la femme trouve soutien, réconfort, critiques, prise de position ou encore pressions de l’environnement direct, médical, professionnel.
Un entretien psycho-social est proposé (obligatoire pour les mineures) comme espace de parole, entre les deux consultations médicales obligatoires, pour aider à aborder toutes les questions sur l’intervention médicale en elle-même, sur les affects liés à cette décision, sur l’impossibilité de conduire cette grossesse, sur l’impossibilité du désir d’enfant.
La décision d’avorter engendre des sentiments ambivalents, l’intrication de la mort et de la vie, des angoisses, des peurs, du traumatisme d’avortement déjà vécu, des deuils singuliers pour chacune – deuil de l’enfant qui ne sera pas, deuil de cette grossesse, deuil de cette maternité, deuil du couple ?
Pour chaque femme, qu’est-ce que signifie cette décision d’IVG, à ce moment-là de sa vie ? Où en est-elle dans sa vie familiale, de couple, sociale et financière ? Avec quels éléments de l’histoire de sa vie affective, relationnelle et sexuelle, peut-elle faire des liens aujourd’hui ?
La vie du couple en est également bouleversée : Quelle relation est à l’origine de cette grossesse ? Qui est à l’orgine de la décision d’avorter ? Quelle est la posture du conjoint ? Le désir d’enfant fut-il un projet commun ou n’en est-il plus un ? Un long parcours d’infertilité aboutit à une grossesse qui ne peut plus être finalement vécue ?
La femme va avoir besoin de nommer, d’éclairer la réalité de cette décision, quelles qu’en soient les raisons, traverser les angoisses, élaborer les deuils pour ne pas s’en remettre à la dépression.
Photo de Vonecia Carswell sur Unsplash