Le deuil, la séparation, la perte, tracent chacun(e) à leur façon un sillon en nous…et l’on se demande bien quelle en sera la profondeur ?
Le deuil d’un proche vient percuter notre monde intérieur et le bouleverser, comment peut se manifester ce bouleversement ?
-La perte d’’intérêt pour ce qui nous entoure : ce qui avait de l’importance hier n’en a plus aujourd’hui,
-La perte de notre capacité d’aimer : s’attacher à un autre objet d’amour potentiel pourrait signifier remplacer l’objet perdu,
-L’arrêt de toute activité : c’est la concentration sur le travail de deuil qui le veut, mais aussi en niant la réalité autour, nous nions de ce fait la réalité de la disparition.
Et pourtant la finitude de l’autre et de soi-même font partie intégrante de ce qui nous constitue en tant qu’êtres vivants, si nous n’acceptons qu’une moitié du vivant, nous fermons les yeux sur notre condition…
Par rapport à la relation tissée avec cet Autre, il va falloir reconnaître ce qui a eu lieu et aussi ce qui n’a pas eu lieu, ce qui a été donné et ce qui a été reçu, ce qui n’a pas été reçu et ce qui a été attendu en vain, ce qui n’a pas été donné et les regrets…
Tant de sentiments ambivalents vont surgir en plein jour, la tristesse, la colère, l’amour, tant de questionnements formulés.
Idéaliser l’autre pour ne pas lui en vouloir,. Expliquer encore pour ne pas ternir l’image, Partir à la recherche pour comprendre l’étrangeté de la situation, son étrangeté, sa part d’ombre, ce que l’on n’a pas saisi de cet Autre ce que l’on ne pouvait pas saisir de lui pour plein de raisons, ce dont on ne se saisit jamais, même pas pour soi-même.
Photo de Elina Sazonova sur www.pexels.com