Certaines personnes souffrent de phobie, avec plus ou moins d’intensité et de conséquences variables sur leur vie au quotidien ; être phobique des araignées est beaucoup plus « confortable », parce que plus évident à éviter, qu’être phobique social et ne peut plus pouvoir sortir de chez soi. Avec la phobie, l’angoisse qu’une personne ressent vient s’attacher à un objet en particulier, et cet objet devient phobogène, il génère et catalyse toute l’angoisse ressentie en un lieu. La phobie va conduire la personne à deux stratégies, l’évitement et la réassurance, c’est-à-dire contourner, prendre la fuite ou restreindre son champ d’action, et requérir l’assistance d’un proche/d’un objet pour affronter la situation d’angoisse, on voit ici que la maîtrise de la situation phobogène est toujours incertaine.
La phobie est en fait un moyen d’échapper à une menace interne et de maintenir une sensation de continuité, tout en étant une solution précaire.
La personne phobique souffre de ressentir qu’il n’existe pas de limites franches et hermétiques entre un dedans et un dehors, c’est une question de séparation qui est en jeu entre la personne phobique et son environnement : le sujet phobique éprouve à la fois de la crainte et du désir de s’éloigner…le bénéfice secondaire de la phobie étant de mettre en œuvre tout ce qui empêchera le sujet de se séparer.
Dans la peur du noir, quels sont les éléments en jeu ? C’est parce que l’identité du sujet est menacée que la nuit noire devient terrifiante et si rien n’est identifiable, alors tout devient possible. Et dans l’agoraphobie ? L’individu est aspiré par un espace sans nom, in-séparé, non identifiable ; il s’identifie tout entier à la place qui est pour lui vide d’objet et de sujet, il risque de s’y perdre puisque rien n’est distinct.
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