Qu’est-ce que nous apprend le symptôme chez une personne ? Il est vrai que, tout d’abord, l’on peut considérer qu’il est gênant, visible, qu’il dérange au quotidien ; mais si l’on y regarde de plus près, il nous renseigne sur une solution trouvée par l’individu qui permet d’équilibrer en quelque sorte l’appareil psychique. En effet, le symptôme peut permettre un équilibre un certain temps, puis devenir instable au cours de la vie et enfin devenir trop coûteux en énergie. Par ailleurs, cet équilibre est parfois moins dangereux que la recherche d’un autre équilibre qui amènerait à déconstruire une partie du fonctionnement psychique.
Aussi, le symptôme permet à certains individus de décliner leur identité en quelque sorte, le symptôme serait en quelque sorte le nom qui définirait le mieux l’individu à un instant T. Mais ce « nom-symptôme » ne détermine pas l’individu pour toujours, il est en fait une porte d’entrée, un repère donné au psychanalyste lors de la première consultation par exemple. Dans le symptôme, ce qui est remarquable, c’est qu’il est un nom qui transporte une part de l’histoire d’un sujet, on peut d’ailleurs penser à Grand Corps Malade, c’est un nom qui donne le point de départ de l’histoire, c’est comme cela que le psychanalyste entend le symptôme et va travailler avec.
En séance de psychanalyse, l’on s’interroge sur : « Où en est l’individu dans son symptôme ?» ; bien souvent en psychothérapie, les patients se voient donner un diagnostic, une explication sur le symptôme comme un raccourci, cela fixe le symptôme à un moment de son évolution au risque de ne plus rien y comprendre par la suite ; le patient a le sentiment d’avoir une réponse après laquelle il n’y a plus rien à chercher, juste un constat à faire.. alors que la 1ère consultation est le point de départ des pistes de recherche, pas d’un constat qui ferme les portes !
Photo de Enes Sözen sur www.pexels.com